Cette activité est organisée par Senegalease Business Awards à Casablanca et qui a vu la participation de plusieurs personnalités du monde diplomatique et des affaires sous le théme : : L’entreprenariat féminin en Afrique et la transformation digitale : Enjeux et Perspectives
Voici l’intégralité du discours :
« Je présente mes vifs remerciements à Abdou Dieng l’organisateur de l’évènement et toute l’équipe de m’avoir donné l’occasion de participer à ce Panel en tant que Présidente du Club panafricain des affaires
Mon intervention consistera en une série de propositions qui pourraient faciliter et améliorer la mise en œuvre de certains accords entre les deux pays.
Et d’ailleurs en cette année 2024 nous fêtons 60 ans qui marque la date de signature de la convention d’établissement entre le Maroc et le Sénégal qui a été signée le 27 mars 1964 à Dakar et qui visait à renforcer les relations bilatérales entre les deux pays, elle avait comme objectif faciliter les relations économiques et sociales entre les deux pays comme par exemple :
- Facilitation des Investissements : La convention permet aux entreprises des deux pays de s’implanter plus facilement, favorisant ainsi les investissements bilatéraux.
- Protection des Droits des Travailleurs : Elle assure une protection juridique aux travailleurs marocains au Sénégal et vice versa, garantissant des conditions de travail équitables.
- Accès aux Services Sociaux : Les résidents des deux pays peuvent bénéficier de certains services sociaux, comme les soins de santé et l’éducation, dans le pays d’accueil.
- Renforcement des Relations Culturelles : En facilitant les échanges humains, la convention contribue à un meilleur rapprochement culturel entre les deux nations.
La convention offre aussi des avantages Sociaux
- Sécurité Sociale : Les travailleurs peuvent bénéficier de la sécurité sociale dans le pays d’accueil, ce qui inclut les prestations de santé, de retraite et d’autres avantages sociaux.
- Protection Contre la Discrimination : La convention vise à protéger les travailleurs contre toute forme de discrimination, assurant ainsi un traitement équitable.
Mais si on se repose sur la situation actuelle, notre première suggestion sera axée sur la sensibilisation et l’Information : Mettre en place des programmes de sensibilisation pour informer les travailleurs de leurs droits et des services disponibles, afin qu’ils puissent pleinement bénéficier des avantages de la convention et cela est possible à travers la création des plateformes d’information multilingues pour aider les résidents de l’autre pays à comprendre leurs droits.
Cela pourrait inclure des guides pratiques, des services de conseil et des lignes d’assistance.
Après cela nous appelons les autorités concernées à améliorer les aspects suivants :
- Renforcement des Droits des Travailleurs : Il est essentiel de renforcer les mécanismes de protection des droits des travailleurs, notamment en matière de conditions de travail, de salaire minimum et de sécurité au travail
- Accès Égal aux Services Sociaux : Assurer que tous les travailleurs, indépendamment de leur nationalité, aient un accès égal aux services sociaux et aux prestations de sécurité sociale.
- Harmonisation des Législations : Travailler à l’harmonisation des législations du travail pour éviter les conflits et les incohérences, et pour faciliter la mobilité des travailleurs entre les deux pays.
L’accès au logement est un aspect crucial pour les résidents étrangers, qu’ils soient Sénégalais au Maroc ou Marocains au Sénégal. Voici quelques suggestions pour améliorer cette situation :
- Politiques de Logement Inclusives : Mettre en place des politiques de logement qui prennent en compte les besoins spécifiques des résidents étrangers, en assurant qu’ils aient accès à des logements abordables et de qualité.
- Programmes de Subventions et d’Aides : Développer des programmes de subventions ou d’aides financières pour aider les résidents étrangers à trouver un logement, surtout pour ceux à faible revenu.
- Partenariats Public-Privé : Encourager les partenariats entre les gouvernements et les promoteurs immobiliers pour développer des projets de logement destinés aux résidents de l’autre pays, avec des conditions de location ou d’achat favorables.
- Simplification des Procédures Administratives : Simplifier les procédures administratives pour l’obtention de logements, en réduisant les formalités et en facilitant l’accès aux documents nécessaires pour les résidents de l’autre pays.
- Protection Contre la Discrimination : Mettre en place des mécanismes pour lutter contre la discrimination dans l’accès au logement, en assurant que les résidents de l’autre pays soient traités équitablement par les propriétaires et les agences immobilières.
- Programmes d’Intégration Communautaire : Développer des programmes d’intégration pour aider les résidents de l’autre pays à s’intégrer dans les communautés locales, ce qui peut inclure des activités sociales, des cours de langue et des initiatives de voisinage.
Sur le plan commercial, la convention entre le Sénégal et le Maroc peut jouer un rôle crucial dans l’allègement de la libre circulation des personnes et des biens, particulièrement dans les domaines du commerce et de l’agriculture. Voici quelques pistes pour améliorer cette libre circulation :
- Réduction des Barrières Douanières : Simplifier et harmoniser les procédures douanières pour faciliter l’importation et l’exportation de produits entre les deux pays. Cela inclut la réduction des droits de douane et des taxes sur les produits agricoles et commerciaux.
- Accords de Libre-Échange : Mettre en place des accords de libre-échange spécifiques pour les produits agricoles et commerciaux, permettant une circulation plus fluide des marchandises sans restrictions tarifaires.
- Facilitation des Investissements : Encourager les investissements dans les infrastructures de transport et de logistique, comme les ports, les routes et les entrepôts, pour améliorer l’efficacité des chaînes d’approvisionnement.
- Harmonisation des Normes : Travailler à l’harmonisation des normes et des réglementations sanitaires et phytosanitaires pour les produits agricoles, afin de faciliter leur acceptation et leur commercialisation dans les deux pays.
Sur le domaine agricole
- Promouvoir des partenariats entre les entreprises agricoles des deux pays pour le partage de technologies, de savoir-faire et de ressources. Cela peut inclure des projets communs de recherche et développement.
- Accès aux Marchés : Faciliter l’accès des produits agricoles aux marchés des deux pays en réduisant les obstacles non tarifaires, comme les quotas et les restrictions d’importation.
- Programmes de Formation : Mettre en place des programmes de formation pour les agriculteurs des deux pays, afin d’améliorer les techniques de production et de gestion agricole, et d’encourager les pratiques durables.
- Financement et Subventions : Offrir des mécanismes de financement et des subventions pour soutenir les agriculteurs et les entreprises agricoles dans leurs efforts d’exportation et d’importation.
Libre Circulation des Personnes
- Carte de séjour : Simplifier les procédures de demande de carte de séjour pour les entrepreneurs, les travailleurs agricoles et les commerçants, afin de faciliter leur mobilité entre les deux pays.
- Reconnaissance Mutuelle des Qualifications : Mettre en place des accords de reconnaissance mutuelle des qualifications professionnelles pour permettre aux travailleurs qualifiés de s’installer et de travailler plus facilement dans l’un ou l’autre pays.
- Programmes d’Échange : Développer des programmes d’échange pour les étudiants, les chercheurs et les professionnels du commerce et de l’agriculture, afin de favoriser le partage de connaissances et d’expériences.
En mettant en œuvre ces mesures, la convention pourrait grandement faciliter la libre circulation des personnes et des biens entre le Sénégal et le Maroc, stimulant ainsi le commerce et l’agriculture et renforçant les liens économiques et sociaux entre les deux pays.
Ces mesures peuvent contribuer à améliorer les conditions de vie et de travail des citoyens des deux pays, tout en renforçant les liens économiques et sociaux entre le Sénégal et le Maroc
Concernant les Marocains vivant au Sénégal, ils peuvent rencontrer plusieurs défis, similaires à ceux que rencontrent les sénégalais au Maroc .Voici quelques-uns des problèmes courants :
Intégration culturelle : S’adapter à une nouvelle culture peut être difficile, surtout en ce qui concerne les différences de langue, de coutumes et de modes de vie.
Accès aux services : Bien que la Convention d’établissement facilite certains aspects, l’accès aux services comme le logement, la santé et l’éducation peut parfois être compliqué.
Bureaucratie : Les démarches administratives pour obtenir des permis de séjour, de travail ou d’autres documents nécessaires peuvent être longues et complexes.
Réseau social : Construire un réseau social et professionnel dans un nouveau pays peut prendre du temps et nécessiter des efforts supplémentaires.
La Conclusion
Maroc : Le gouvernement marocain pourrait collaborer avec des ONG et des associations de résidents sénégalais pour identifier les besoins spécifiques et développer des solutions adaptées.
Sénégal : Le Sénégal pourrait mettre en place des programmes de logement social spécifiquement destinés aux résidents marocains, en s’assurant qu’ils aient accès à des logements décents et abordables.
En améliorant ces aspects, les deux pays peuvent non seulement offrir de meilleures conditions de vie à leurs résidents étrangers, mais aussi renforcer les liens d’amitié et de coopération entre le Sénégal et le Maroc « .
Mme Manal IKIR
Présidente du Club Panafricain des Affaires